Loterie Mondiale ou « loterie humanitaire »
Présentée dans le « menu d’options » du rapport Landau, l’idée d’une loterie mondiale ou d’une « loterie humanitaire » a été régulièrement présentée dans plusieurs enceintes internationales, notamment dans le cadre de l’ONU depuis 1972.
Dernièrement, elle a été mise en avant par le Programme Alimentaire Mondial, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture et le Fonds international de développement agricole ainsi que M. Martti Ahtisaari, prix Nobel et ancien secrétaire général adjoint de l’ONU.
Le Groupe Pilote a mené un débat sur ce sujet depuis sa création en 2006. La loterie mondiale en faveur du développement basée sur une décision volontaire serait un jeu sécurisé générant des ressources stables, additionnelles et prévisibles pour financer des biens publics mondiaux.
Plusieurs modèles différents ont été évoquées :
- Le premier modèle consisterait à passer par les opérateurs déjà installés. Ainsi, la loterie mondiale serait la combinaison de loteries nationales. A ce jour, il existe au moins deux loteries transnationales en Europe gérées par les entreprises nationales (« Viking loto » en Scandinavie et « EuroMillions » dans neuf pays de l’Europe centrale). Les mêmes bureaux que les jeux nationaux seraient ici utilisés.
- La deuxième possibilité consiste à créer une entreprise internationale directement chargée de l’organisation de la loterie, par exemple sous l’égide de l’Association mondiale de la loterie (WLA, World Lottery Association).
- Une troisième option serait d’affecter à l’aide au développement une partie des recettes d’un jeu déjà existants.
Certaines propositions visent à faire des loteries additionnelles qui seraient identifiées à des causes spécifiques (comme la lutte contre le sida, le climat, l’éducation...), afin de faire coïncider davantage l’offre de solidarité aux préférences individuelles.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a quant à lui développé l’idée "loterie humanitaire" dans lequel il s’agirait de vendre des billets à gratter d’un euro, une somme allant de 20 à 100 euros, voire un voyage pour aller visiter sur le terrain un projet de développement. Selon les calculs effectués par le PAM, les gains seraient de 400 millions d’euros par an si cette loterie était appliquée au niveau mondial.
Selon une étude réalisée en juin 2005, quelque 220 millions de personnes qui s’adonneraient aux jeux de hasard dans neuf pays européens (France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Espagne, Suède et Royaume-Uni). 70% de ces joueurs seraient prêts à participer à la "loterie humanitaire", même si, comme le fait remarquer le rapport Landau, les précédents de loteries directement associées au soutien d’une cause d’intérêt général n’ont pas connu de succès.
Le 6 janvier 2010