L’éducation dans le monde
Entre 2000 et 2011, le nombre d’enfants non scolarisés est passé de 105 millions à 67 millions. Cependant, au rythme actuel, 56 millions d’enfants seront toujours privés d’école en 2015 dont 23 millions en Afrique subsaharienne. La majorité d’entre eux sont issus de foyers pauvres, vivent en zone rurale, dans des zones de conflits, ou font partie de communautés marginalisées. Parmi ces enfants, les filles sont particulièrement touchées.
Pour atteindre la scolarisation primaire universelle, il faudrait recruter 3.2 millions d’enseignants soit un financement supplémentaire d’environ 9.1 milliards de dollars par an, et construire 6.2 millions de salles de classe supplémentaires, le coût d’une classe s’élevant en moyenne à 13 500 dollars. De nombreux pays doivent aussi acquérir du matériel pédagogique.
Depuis 2000, la part de l’aide publique au développement consacrée à l’éducation est resté constante (12%) alors que la part d’autres secteur a évolué tel que la santé (de 11% à 17%) . Bien que le volume global de l’aide ait augmenté, les besoins en financement de l’éducation restent important, les experts l’estiment à 16 milliards de dollars par an dont 12 milliards de dollars correspondent aux ressources gouvernementales. Ainsi, les financements innovants constituent une opportunité unique pour le secteur de l’éducation. Afin, que ces financements innovants soient les plus efficaces, il est important de les inscrire dans un cadre global en complément de l’Aide Publique au Développement (APD). Leur articulation est la condition d’un financement stable sur le long terme.
L’enjeu des financements innovants pour l’éducation
L’argument majeur qui existe en faveur des mécanismes de financements innovants repose sur la conviction que ces nouvelles ressources ne généreront pas uniquement des fonds additionnels mais, aussi un cercle vertueux du changement dans le secteur de l’éducation en augmentant la mobilisation des ressources nationales, en améliorant l’efficacité de l’aide et en favorisant l’innovation.
Un engagement international
Au Forum mondial sur l’éducation de Dakar en 2000, les pays présents ont élaboré six objectifs qui ont été partiellement repris dans les OMD 2 et 3 établis par l’Assemblée Générale des Nations Unies de la même année. L’enjeu est de permettre l’achèvement d’un cycle complet d’études primaires pour tous et d’éliminer les disparités entre les sexes à tous les niveaux de l’enseignement d’ici à 2015.
En 2010, les objectifs d’Education pour Tous ont rencontré un écho particulier, notamment au travers de la campagne « One goal » à l’occasion de la coupe du monde de football en Afrique du Sud et du sommet des Nations Unies consacré au dixième anniversaire des OMD. Dans ce cadre, le groupe pilote sur les financements innovants pour le développement a impulsé une dynamique nouvelle par la création d’un groupe de travail dédié au financement de l’éducation lors de sa septième session plénière, à Santiago du Chili les 28 et 29 janvier 2010. Le secrétariat du groupe est assuré par la France. Le groupe de travail sur les financements innovants pour l’éducation soutien l’idée qu’un engagement fort sur les questions d’éducation est indispensable pour la réalisation de l’ensemble des OMD.
Cette initiative réunit à présent des représentants d’organisations internationales dont l’UNESCO, l’UNICEF, le Partenariat Mondial pour l’Education, des représentants de la Commission Européenne, de pays du Nord et du Sud notamment le Brésil, le Chili, l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Sénégal…, et des représentants de la société civile (ONG et fondations privées).
La déclaration finale du sommet des Nations unies sur les OMD a réaffirmé que les financements innovants étaient une des solutions pour atteindre les objectifs d’ici à 2015 et elle a pris note des travaux du groupe de travail sur les financements innovants pour l’éducation. Cette déclaration a été signée par 192 Etats.
Le 23 mars 2012