La violence avec laquelle la crise économique et financière affecte les pays en développement, en particulier africains, rend encore plus crucial le défi de la mobilisation des ressources pour le développement. Plus difficile à relever aussi, car les grands bailleurs de fonds sont eux même touchés. Cette situation rend d’autant plus nécessaire la mobilisation de financements innovants, stables, prévisibles, pérennes et complémentaires à l’aide publique au développement traditionnelle.
En ce sens, la Sixième réunion plénière du Groupe pilote pour les financements innovants tombe à point nommé et le débat sur les financements innovants, qui suscite d’année en année davantage d’intérêt, revêt aujourd’hui une importance particulière.
L’atelier numéro 1, présidé par Tore Godal, Conseiller spécial auprès du Premier ministre norvégien, et modéré par Benoît CŒuré, Chef de service de la Direction générale du Trésor et de la Politique économique au Ministère de l’Economie, des finances et de l’emploi français, a permis de constater les effets tangibles des financements innovants mis en œuvre depuis 2006.
Cet atelier s’est déroulé en trois séquences successives :
Les différents invités ont d’abord rappelé la faisabilité des mécanismes innovants de financement du développement dont témoignent les succès sans conteste d’initiatives comme la contribution de solidarité sur les billets d’avion, l’IFFIm ou les AMC et à favoriser leur renforcement, en convainquant de nouveaux pays de les rejoindre.
Ils ont ensuite mis en lumière des projets plus récents, à ce stade moins achevés, mais aux potentialités considérables, qui renforcent sensiblement le rôle de la société civile et du secteur privé et sont susceptibles de transformer en profondeur l’approche des financements innovants. Les initiatives telles que la De-Tax, les contributions volontaires de solidarité ou la montée en puissance de mécanismes novateurs comme RED ou Debt2Health s’inscrivent dans cette trajectoire prometteuse que le Groupe pilote souhaite accompagner.
Ils ont enfin montré que l’un des enjeux du financement du développement tient non pas à la mobilisation de ressources nouvelles, issues de la sphère financière, qui a considérablement augmenté ces dernières années, bien au-delà de la sphère économique réelle. Le dernier enjeu résulte de la captation de ressources qui échappent aux pays en développement et devraient nourrir les investissement publics et la lutte contre la pauvreté. La lutte contre les flux financiers illicites ou l’évasion fiscale sont à cet égard des sujets de préoccupation majeure pour le Groupe pilote.
Le 10 juin 2009